La randolune est une randonnée de nuit parsemée d’animations, selon le concept développé par l’Usep du Lot. Un concept de rencontre qui associe les familles, invite à lever les yeux vers les étoiles, et permet de sensibiliser à la pollution lumineuse et à la préservation de la biodiversité.
« Et si on éteignait un instant nos lampes frontales ? » Plongés dans la nuit noire de l’hiver, les enfants font silence et découvrent, presque étonnés, les mille bruits de la forêt.
Plus tôt, ils ont été invités à identifier des cris d’animaux, imités par les animateurs munis d’appeaux, et à donner le nom de cette constellation dont les sept étoiles dessinent une casserole : « La Grande Ourse », ont répondu ceux qui avaient révisé. Mais beaucoup ont séché devant l’énigme lancée par un druide à barbe blanche, tout droit sorti d’un roman d’héroic fantasy : « Plus je suis grande, moins on me voit : qui suis-je ? »
L’obscurité, pardi ! Cette même obscurité qui distingue la randolune d’une banale randonnée diurne, et entraîne les enfants dans une autre dimension.
À l’entrée dans l’hiver
L’appellation randolune renvoie à l’origine à une opération nationale Usep où l’addition de la distance parcourue par chaque enfant devait permettre d’atteindre les 384 000 km séparant la terre de son pâle satellite et de ses cratères. « Nous avons repris l’appellation il y a 5 ans, dans l’idée de proposer une randonnée à thème, ouverte à toutes nos associations et aux familles. Cela en fait un moment fédérateur au moment de l’entrée dans l’hiver, une période de l’année peu propice aux rencontres de masse », explique Gaëtan Rougié, délégué Usep du Lot.
Une randolune débute vers 18 heures et s’achève vers 21 heures, avec des départs échelonnés par association. Son parcours n’excède pas 4 km et des boissons chaudes sont servies à l’arrivée dans une ambiance de kermesse. La première édition s’achevait au mont Saint-Cyr, afin de jouir de l’incomparable point de vue sur Cahors. Le bouche à oreille aidant, la seconde, organisée à Lalbenque, a réuni pas moins de 800 personnes, le record. Désormais, la randolune se déroule au domaine d’Auzole, qui accueille un centre de la Ligue de l’enseignement. « Avec ses hectares de bois en milieu fermé, c’est le lieu idéal. Pas besoin de demandes d’autorisation ni de signaleurs à l’intersection des routes ! Ce type de rencontre nécessite cependant une quinzaine de bénévoles, en amont pour la préparation puis lors de la randonnée », souligne le délégué.
Depuis, la randolune a essaimé à Martel, non plus en décembre mais en janvier, afin que les associations du nord du département puissent participer sans faire trop de route. Là aussi, le concept fait recette, avec plus de 350 participants dès la seconde édition.
Tout public
« Les randolunes s’adressent plutôt aux enfants de cycle 2 et cycle 3. Mais, si les associations le souhaitent, et surtout si les parents sont prêts à porter leur progéniture quand elle fatigue, nous acceptons les maternelles, voire de plus petits, du moment qu’ils sont placés sous leur responsabilité », précise Gaëtan Rougié. Par ailleurs, le fait que les participants viennent en voiture en famille supprime le coût du transport. De son côté, le comité prend à sa charge les titres de participation des parents, grands-parents, frères et sœurs des enfants licenciés.
Présentée en équipe régionale Occitanie, la randolune a aussi gagné la Haute-Garonne, sous la forme de trois rencontres de secteur, dont la première programmée cette année dès le retour des vacances d’automne. Laurent Solle, de l’association Usep d’Alairac, près de Carcassonne (Aude), a également adapté le concept : avec la participation d’un conteur, il en a fait la contribution locale à la Journée nationale du sport scolaire, avancée pour l’occasion au mardi soir. « Fin septembre, cela devient une balade à la tombée du jour qui se termine sous la voûte étoilée, explique-t-il. En début de saison sportive, c’est aussi une manifestation facile à organiser et qui permet de faire connaître l’Usep, y compris auprès de parents que l’on ne voit rarement. »
Serait-ce aussi cela, la magie de la randolune ?